PJF
Peace Justice Freedom
"La poésie s'écrit en vagues et non en syllabes"
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Soyons unies et non rivales,
y'a pas de mâles à se faire de bien,
Seulement des hommes à fleur de peau,
dont on n'sert qu'à flatter l'ego,
dont la colère nous donne des coups,
Mais ne nous laisserons à terre,
nous resterons debout,
Pas des bouts de viandes à leurs yeux de passants,
déambulant mâles affamés,
sur leur chemin qu'on pense barrer,
Or nous sommes bien sur le nôtre,
unies dans la diversité, face à l'adversité,
si subtile soit-elle, si difficile à cerner,
Gardons la tête haute et froide,
Aucun amour ne mérite notre corps en chambre froide.
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Bahia
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Ainsi va l'amour
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Rose est la nuit
Par un matin de printemps
Jamais je n'oublie
Que l'on s'aimait tant
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Bleue est la nuit
Par un matin d'été
Jamais je n'oublie
Que nous étions vérité
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Verte est la nuit
Par un matin d'automne
Jamais je n'oublie
Qu'un jour l'orage tonne
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Rouge est la nuit
Par un matin d'hiver
Je respire, je t'oublie
A jamais je l'espère.
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Bahia
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Douce nuit à toi,
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A toi pour qui la nuit est un temps pour nager dans d'autres océans dans lesquels se reflètent ton âme et ton coeur brisés.
Tes lendemains seront toujours nouveaux, où le bonheur t'y es accessible.
Ils sont l'espace des possibles que les dérives de tes nuits te permettent de créer.
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Bahia
La nuit a lâché ses tentures comme vagues de la mer
Et elles m'ont englouti de soucis
Quand, étalon noir, elle piaffait dans le ciel, je lui ai dit :
"Longue nuit, quand passeras-tu ?
Me laissant le matin ?"
Mais il semble que de toi je ne me réveillerai pas
Tes étoiles sont fixées au sol par des cordes de lin
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Extrait de Mu'Allaqua, recueil de poèmes préislamiques, recueillis au VIIIème siècle
Il y a peu c'était toi que j'entendais rire
Maintenant je ne fais que perdre le goût de ton souffle
Et maintenant je ne peux que goûter à mes larmes roulant sur mes joues
C'est un roulement de tambours que je sens
Une symphonie grave
Je vibre des basses qui me foutent des claques
Mon coeur ne bat plus en légèreté
Car ton rire n'est plus, il a été
Car ton sourire s'efface et que mes larmes redessinent le temps
Que je pensais tordu et incontrôlable
Je le sais liquide et ravivant des flammes
Il y a peu c'était toi à côté de moi
Je ne sais plus comment te retrouver je ne sais plus comment y croire
A cette histoire qui s'appelle la vie
Tu es partie
Cette symphonie dans ma poitrine tambourine l'espoir d'un jour pouvoir te revoir
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Bahia
Petite
T'es un soleil
Planqué sous une chape de plomb,
Mais n'aie pas peur de ta lumière,
Je te le dis tu es un ange.
Une merveille tarie par ce monde à la con,
Que n'importe qui entende ma prière,
Pour toi j'aimerais tant que ça change.
Mais tu sais la vie passera.
C'est un peu comme tout le reste.
On connaîtra sûrement jamais
La paix et l'allégresse.
Mais la vie c'est qu'une fois
Jusqu'à preuve du contraire.
Tâchons d'en tirer le plus beau
Avant le cimetière.
Petite un jour tu t'en iras
Loin des enfers d'ici-bas,
Claqueras la porte sur le passé
Une dernière fois.
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Petite, Les fils du facteurs -->
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"Des fois je dis que je suis débile parce que j'ai l'impression de l'être.
Je suis handicapé, je suis dans un ESAT.
Un ESAT c'est pour les personnes handicapées. Je suis à celui de Domont, c'est un bon ESAT.
Il y a beaucoup de trisomiques là-bas mais comme dans tous les ESAT.
Et oui...
Je serai toujours comme ça moi. Je serai toujours tout seul.
Même à l'école je passais mon temps à rire tout le temps. Du coup, j'étais tout seul.
La vie c'est comme ça.
C'est sûr que quand il y a les parents ça va mais le jour où j'aurai plus mes parents...
Si je trouve pas de femmes... mais ça m'étonnerait d'en trouver une...
Alors, là, j'en profite parce que il y a toujours mes parents mais un jours ils seront plus là, mais ça on le sait qu'ils sont pas éternels.
Et oai... Après c'est sûr ce sera p'tête moins drôle.
A part si je trouve une femme.
Comme ça, avec mon handicap, même le milieu ordinaire c'est trop dur pour moi. Je préfère rester en ESAT. "
Monologue d'un homme entendu et retranscrit dans un train
(mars 2019)
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Beautés assassines
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Quand je vous vois, je me dis que la vie est vraiment injuste.
Vous accorder tant de beauté que je n'ose à peine regarder, me renvoyant à ma propre apparence que je ne considère autrement que laide.
Et quand bien même un jour j'arriverais à me trouver jolie, ce sont des visages comme les vôtres, aux traits si particuliers, si beaux, si doux, si justes... qui me feraient rebrousser chemin.
Je vous vois et je me questionne : a-t-elle conscience du nombre de soupirs qui s'expriment autour d'elle, du nombre de bouches bées qu'elle provoque ?
Est-ce un crime d'être belle quand beauté n'est, paraît-il, que subjective ?
Quand je vous vois, je ne peux imaginer une personne qui ne sache mesurer la vôtre. Votre beauté est crime. Un crime, oui, car en mon coeur j'ai senti la lame se planter, la lame d'une arme blanche que vous n'avez même pas dégainée.
Tueuse est la beauté. Elle m'a assassinée.
Je ne peux relever la tête à la seule idée de me regarder. Qu'est-ce qu'un être humain qui n'ose affronter son propre reflet ? Un être humain qui a honte d'exister.
La honte d'exister pour n'avoir commis aucun crime, pourtant, c'est une honte si violente qui nous pousse dans nos pires retranchements.
Et si finalement dans ce Monde tout était affaire de beauté et de miroirs. De reflets qu'on ne veut pas voir ? Un terreau de haine lorsqu'on ne s'aime pas soi-même. Si seulement chacun trouvait celle ou celui qui le fait s'aimer. Ce Monde serait en paix.
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Bahia
Ce que nous sommes n'est pas quelque chose d'acquis et d'admis.
Ce que nous sommes...
Est à explorer,
Décortiquer,
Et à bâtir chaque jour.
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Bahia
Photo prise à Paris, 18ème (2019)
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"Mes ancêtres ne sont pas des "esclaves", ce sont des déportés"
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"Je ne suis pas "une victime de", je suis une "cible de...""
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"Nous ne sommes pas des enfants "issus de l'immigration" mais des enfants héritiers !"
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Entendus en conférences sur les thèmes de l'immigration en France et les colonies françaises
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Ce que nous ne sommes pas
De l'importance des mots